Loin dans le domaine d’idées originales

Mon éditorial

Bon, je continue. Je développe l’idée de créer un centre expérimental pour étudier le comportement humain en contact avec les technologies intelligentes, surtout celles qui font une ville intelligente. Dans me deux mises à jour précédentes, j’avais approché le sujet côté client : je me demandais comment ce centre expérimental pourrait créer de la valeur ajoutée pour les fournisseurs des technologies (consultez : When is it the right moment to expose ourselves? ainsi que Ça semble tenir le coup. Ça promet.  ). Maintenant, j’avance dans une direction légèrement différente, toujours avec l’aide outre-tombe de la part d’Adam Smith. J’essaie d’approcher d’une façon synthétique les finances du projet, et d’autre part je développe une antithèse de mon idée. C’est le genre de questions que je peux rencontrer si je parle à des investisseurs sérieux. Ils vont me demander trois trucs : combien de pognon est-ce que je veux leur soutirer pour ce projet, quel sera leur retour sur investissement et finalement qu’est-ce qui me dit que mon idée n’est pas complétement ratée ?

Les actifs de mon centre feraient un total A, divisé en actifs fixes (immobilisés) AF et les actifs circulants AC (vous pouvez trouver ici, à ce lien hypertexte, un aide-mémoire pour la comptabilité du bilan). Les actifs fixes se subdivisent ensuite en des immobilisations corporelles IC (bâtiments, équipement), des immobilisations incorporelles IN (brevets, frais d’établissement etc.) et finalement des immobilisations financières IF (participations financières à basse liquidité). Les actifs circulants sont faits des stocks en cours SC, créances CR et actifs financiers liquides AL (argent liquide et similaires). Question pratique : comment calculer ces valeurs, pour les besoins d’un business plan, lorsque mon idée en est encore dans une phase enfantine ? A cette fin, je peux utiliser les sciences économiques de façon pratique : aussi bien Adam Smith que les professeurs Charles Cobb et Paul Douglas me suggèrent que mon capital est en correspondance étroite avec mes ventes et mon organisation. En d’autres termes, tout business est une technologie en soi, et les proportions internes entre les valeurs financières de ce business sont comme des proportions entre des composantes différentes d’une machine.  En management, c’est une technique appelée parfois « modélisation du business » ou « benchmarking » : je trouve une organisation existante et je la déconstruis pour comprendre comment ça marche.

Côté organisation, mon centre expérimental serait comme une entreprise de haute technologie. C’est précisément ça mon idée : un centre de recherche organisé comme une technologie qui produit des technologies, plutôt que comme un institut de recherche classique.  Dans sa phase de démarrage, il serait comme une entreprise high tech relativement petite et nouvelle, pour atteindre, dans sa phase de maturité, le look d’une entreprise high tech bien respectable et bien établie. Alors, je benchmarque et là, je vais vous dire, c’est de la science dans le sens le plus fondamental. Je suis un peu comme un de ces scientifiques pas-tout-à-fait-sain-d’esprit, plongé dans du travail de recherche dans un grenier ou un garage : je teste comme je cherche et comme ma capacité de recherche est limitée (regardez la définition d’un grenier), je teste avec beaucoup d’incertitude. J’ai donc trouvé quatre entreprises high tech, deux britanniques et deux françaises :  Proton Power Systems , Accsys Group , Theranexus et Adeunis .

Proton Power Systems est une société britannique spécialisée dans le développement des systèmes de propulsion sur la base d’hydrogène. Leur technologie de propulsion irait bien dans une ville intelligente. Le problème avec cette société est qu’ils se sont apparemment retirés de la Bourse de Londres et ils sont plutôt discrets sur leur finance. Seulement, on n’a pas Google pour rien. Je tape « Proton Power Systems annual report » et je tombe sur un service Morningstar . Alors, ce que je vois est une valeur totale d’actifs égale à £4 834 000,00 donc à  € 5 418 114,07 , accompagnés par une perte comptable de tout ce qu’il y a de plus établi. En 2016 cette perte était de £19 498 000,00 ou bien € 21 854 031,47, en présence d’un revenu de £1 989 000,00 soit € 2 229 339,86. C’est visiblement une société de recherche typique, sans ambitions de créer du profit immédiat. Le capital qu’ils utilisent est en fait composé de deux parts : intra-bilan et hors-bilan. Le capital bilan c’est la somme d’actifs, seulement avec une perte dix fois plus importante que le revenu et presque cinq fois plus grande que les actifs, la dépense des frais courants est forcément un moyen de financement. Dans le cas de Proton Power Systems je benchmarque donc deux trucs : un capital d’à peu près 25 millions d’euros et la nécessité d’inventer des instruments financiers qui permettent de transformer la perte comptable courante en des titres de participation long-terme.

Bon, je me tourne vers Accsys Group. Ce qu’ils commercialisent est une technologie d’acétylation du bois qui à son tour permet de créer des solutions architectoniques sur la base dudit bois. Je jette un coup d’œil sur le dernier rapport annuel d’Accsys Group et je vois tout d’abord une année comptable pas typique : du 1er Avril jusqu’au 31 Mars. Alors, dans l’année comptable 1er Avril 2016 – 31 Mars 2017 ils ont fait €56 529 000 de revenu avec une perte nette de €5 251 000, sur la base d’actifs estimés à €56 471 000. Avec cet ordre de valeur côté revenu, je vois Accsys Group comme organisation de référence aussi bien pour mon centre expérimental en tant que tel que pour profiler les clients de ce centre. Des solutions en bois acétylé, ça peut être joli dans une ville intelligente. Leur perte comptable a l’air tout à fait à l’aise dans leur histoire financière donc encore une fois, y’a besoin d’instruments financiers pour transformer cette perte en des titres de participation.

Voilà Theranexus , une société de biotechnologie. Je jette un coup d’œil sur leur Document de Base, comme ils sont tout frais dans le marché boursier, et je vois des actifs de €2 238 595 à la fin Juin 2017, et des résultants d’exploitation de tout ce qu’il y a de plus hésitant : revenu €566 000 en 2015 et seulement €98 316 en 2016, avec des charges d’exploitation aux environs de €2 100 000. Organisme de recherche typique, pourrait bien être benchmarkable. Alors, mon dernier business de réference, pour le moment au moins : Adeunis. Des débutants à la Bourse de Paris, tout comme Theranexus, donc leur information financière la plus récente est à trouver dans le Document de Base daté 12 Septembre 2017. Encore une fois je vois une année comptable à la mode Asiatique, du 1er Avril jusqu’au 31 Mars, un revenu d’exploitation aux environs de 10 millions d’euros, une perte d’exploitation entre un demi-million d’euros et un million entier, sur la base d’actifs de €7 887 000.

Il est temps que je résume un peu. Mon petit tour de benchmarking m’a montré qu’il y a, là-dehors, tout un secteur d’entreprises de haute technologie qui fonctionnent comme des centres de recherche, donc à perte et avec du capital investi dans le potentiel des profits futurs. Si je référençais mon centre expérimental, je viserais une somme d’actifs entre 2 et 6 millions d’euros, mais le truc le plus intéressant émerge lorsque je pense sur deux plans en parallèle, c’est-à-dire lorsque je considère Proton Power Systems, Accsys Group, Theranexus et Adeunis comme mes organisations de référence et mes clients de référence en même temps. Il y a ce phénomène récurrent de perte d’exploitation à moyen terme qu’il serait bien de transformer en des titres de participation long-terme dans les entités qui subissent cette perte. Je forme donc une idée complétement échevelée : un fonds d’investissement qui tient une participation majoritaire dans un centre de recherche expérimentale et en même temps prend des participations dans des sociétés de haute technologie qui marchent à la perte. Le savoir-faire originel du centre expérimental sert à réduire les pertes comptables de ces sociétés ou bien à les transformer en des affaires profitables. Au lieu de penser à un institut de recherche, je pense à une unité typiquement capitaliste.

Puisque je me suis déjà lancée dans ces eaux inconnues, autant continuer : une cryptomonnaie qui sert à financer une partie des dépenses de tout ce business. Mon fonds d’investissement scientifique (ben, voilà un nom bien joli) emmétrait une cryptomonnaie où un token (une unité de valeur) correspond à €1 possible à dépenser comme paiement pour des travaux de recherche dans cette structure. Pour une exposition plus facile, j’appelle cette cryptomonnaie BeSci (ça vient de « Behavioural Science »).  Quiconque voudrait donc participer dans la combine pourrait simplement acheter des tokens de BeSci.

Alors là, je me suis balancé vraiment loin dans le domaine d’idées originales. Maintenant, je reviens un peu en arrière et j’essaie de trouver des organisations de référence genre institut typique de recherche. Comme ça, rapidement, j’en trouve trois : The Network for Integrated Behavioural Science ainsi que The Centre for Behavioural and Experimental Social Science (CBESS), tous les deux en Angleterre, et en plus le Centre de Recherche en écologie expérimentale et prédictive CEREEP (UMS 3194) en France. Tous les trois semblent fonctionner comme des entités scientifiques ordinaires, pas question d’idées financières originales. Si je créais ce centre de recherche en forme d’un fonds d’investissement, ce serait vraiment du nouveau.

Je continue à vous fournir de la bonne science, presque neuve, juste un peu cabossée dans le processus de conception. Je veux utiliser le financement participatif pour me donner une assise financière dans cet effort. Voici le lien hypertexte de mon compte sur Patreon . Si vous vous sentez prêt à cofinancer mon projet, vous pouvez vous enregistrer comme mon patron. Si vous en faites ainsi, je vous serai reconnaissant pour m’indiquer deux trucs importants : quel genre de récompense attendez-vous en échange du patronage et quelles étapes souhaitiez-vous voir dans mon travail ?

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