Mon éditorial
Je suis en train de faire une connexion entre l’analyse comportementale (béhavioriste) et les grands axes de mon travail de recherche cette année, c’est-à-dire le business plan pour investir dans les villes intelligentes, d’une part, et le site éducatif en sciences sociales, centré sur l’apprentissage à travers la participation dans de la recherche réelle, d’autre part. Je commence par expliquer le terme d’analyse béhavioriste, qui semble avoir ses racines dans les travaux de Burrhus Frederic Skinner, formalisés, entre autres, dans son livre « La science et le comportement humain » (1953[1]). L’idée de B.F. Skinner était simple : le comportement et son observation sont les sources d’information les plus sûres dans l’étude psychologique. Ce que les gens disent qu’ils pensent ou qu’ils ressentent est un contenu linguistique, filtré plusieurs fois à travers les schémas culturels. En plus, l’étude objective du comportement humain révèle plusieurs cas de dissonance entre ce que les gens disent qu’ils font et ce qu’ils font réellement. Si je veux comparer un être humain avec un animal, en termes de mécanismes psychologiques, ce dernier ne me dira rien car il ne parle pas.
L’idée d’observer le comportement plutôt qu’écouter à ce que les gens ont à dire semble être plus ancienne que les travaux de Skinner. Un philosophe Britannique, Bernard Bosanquet , avait même fondé toute une théorie sociale moderniste sur ce concept (consultez « The Philosophical Theory of The State » ). Quoi qu’il en soit, depuis Skinner, le progrès dans l’analyse neurologique à rendue possible l’étude de ce qui se passe à l’intérieur de ce que, faute de mieux, nous appelons l’esprit. L’analyse strictement béhavioriste est en train de se transformer, d’une position théorique en un outil de plus en plus pratique de recherche appliquée. Il y a beaucoup de situations où observer le comportement est la méthode la plus immédiate, la plus intuitive et en même temps la plus payante pour créer des stratégies du quotidien, à appliquer dans des business plans, des campagnes politiques etc. Lorsque, sur votre profil Twitter, une personne que vous n’avez jamais contactée auparavant commence à vous observer, tout en vous refilant occasionnellement des tuyaux sur des hôtels chouettes à visiter ou bien sûr des chaussures vraiment cool à acheter, il y a des fortes chances que cette personne n’existe pas et que ce soit un robot béhavioriste crée par une intelligence artificielle. Les entités d’intelligence artificielle appelées « moteurs béhavioristes » créent des entités d’observation – des robots qui se déguisent en des humains en ligne – qui observent notre comportement tout en nous fournissant des stimuli pour nous tester.
Dans un business plan, l’analyse béhavioriste est l’équivalent d’un costume Hugo Boss dans une réunion d’affaires. Un costume de marque ne garantit pas que la personne qui le porte soit extrêmement intelligente, mais il donne des fortes chances qu’elle soit suffisamment intelligente pour gagner suffisamment d’argent pour se payer le costume. L’analyse behavioriste d’un concept de business ne garantit pas que ça marchera à coup sûr, néanmoins ça garantit que l’auteur du business plan avait fait un effort efficace pour comprendre la mécanique du marché en question. Dans la recherche, l’approche béhavioriste peut servir comme une forme pratique du rasoir d’Ockham : avant de généraliser et de théoriser sur des systèmes et des paradigmes, on observe le comportement humain et on s’impose de rester près dudit comportement quel que soit le voyage intellectuel que l’on se paie.
J’avais donc formulé mes grandes lignes de recherche sur les villes intelligentes (consultez Smart cities, or rummaging in the waste heap of culture), pour m’aventurer un peu dans le domaine d’expérimentation (là, vous pouvez faire un saut vers Une boucle de rétroaction qui reviendra relativement pas cher suivie par There are many ways of having fun with that experiment ) pour commencer enfin à généraliser sur l’analyse béhavioriste proprement dite (Any given piece of my behaviour (yours too, by the way) ). Maintenant, j’enchaîne sur tout ça avec cette assomption que les comportements routiniers, hautement ritualisés et abondamment régulés sont les premiers à être modifiés de façon profonde et par conséquent les premiers à conduire vers un changement socio-économique significatif. Plus accidentel et mois régulé est le schéma donné de comportement, plus il est difficile de dire à quel point il est modifiable.
Je sais que tout cela peut sembler bien abstrait et cette impression est largement justifiée. Tenez : dans Any given piece of my behaviour (yours too, by the way) j’avais tracé une courbe isoquante en ce qui concerne le comportement humain mais je ne sais pas encore quelle pourrait bien être la quantité constante sur cette courbe. Ouais, lorsque vous voulez de l’abstrait, tapez « Wasniewski » : je suis définitivement la bonne adresse pour vous servir des idées pas encore bien cuites. Je veux rendre ces idées un peu plus mûres, genre les laisser aller en ville sans se soucier qu’elles attaquent quelqu’un. Alors, je conçois une expérience pour tester. J’imagine un groupe des gens. A la rigueur, je peux leur effacer la mémoire et les placer dans une ville post-apocalyptique mais ce n’est pas absolument nécessaire. Je leur fais prendre des décisions qui suivent cette courbe béhavioriste que je viens tout juste d’inventer : en partant des décisions routinières et très ami-ami avec des règles de comportement (utiliser le transport urbain) ; en passant par des décisions en grand cycle (où dois-je organiser l’anniversaire de notre mariage ?) et en aboutissant à des trucs hardcore comme alerte à la bombe ou bien évacuation à l’improviste. Je donne à ces gens l’accès facultatif à un répertoire des technologies, par exemple celles typiques pour une ville intelligente. En pratique, cela voudrait dire, le plus vraisemblablement, que je place ces gens dans deux environnements distincts, genre Environnement A avec Toutes Ces Belles Technologies et Environnement B Sans Tous Ces Machins Modernes. Dans chaque décision que ces gens prennent, je peux observer la différence entre le comportement en la présence des technologies sous l’étude, d’une part, et celui entrepris sans ces technologies.
Une bonne expérience exige des bonnes mesures. Lorsque je me réfère au comportement humain, je peux mesurer le résultat ainsi que le processus de comportement lui-même. En ce qui concerne le résultat, je commence par penser en économiste que je suis et je peux me demander, par exemple, combien de temps vont avoir besoin mes deux groupes pour créer une structure de marché cohérente en ce qui concerne les ressources de la communauté. Il y a cette assomption que si le marché est possible en tant que tel (s’il n’est pas exclu par l’usage de la force, par exemple), le premier marché à apparaître sera celui de la ressource la plus vitale pour la communauté, le second marché à se former sera celui de la ressource qui vient en seconde position en termes d’importance et ainsi de suite. Comme je me tourne vers le processus de comportement, je peux par une observation qualitative : quelles sont exactement les actions prises par ces personnes pour arriver à un résultat donné ? Quelles séquences distinctes je peux identifier à cet égard ? Je peux mesurer le temps d’exécution, l’usage des ressources accessibles, le nombre de gens engagés dans le processus etc.
Maintenant je retourne à la logique que j’avais déjà exprimée dans Une boucle de rétroaction qui reviendra relativement pas cher suivie par There are many ways of having fun with that experiment : je donne aux ingénieurs la possibilité d’observer mes deux groupes des gens et je leur donne la tâche de concevoir des technologies qu’ils jugent le mieux adaptées à leur besoins, en se basant sur l’étude comportementale. J’ai donc des technologies conçues pour des gens qui n’ont pas de technologies de ville intelligente, d’une part, et des technologies faites pour des utilisateurs qui en ont déjà des versions différentes. Y aura-t-il des différences significatives entre ces deux groupes des technologies ? Que va-t-il se passer si, au lieu de donner la tâche d’invention à des ingénieurs humains, je la donne à de l’intelligence artificielle ? Quelle sera la différence entre la conception des technologies pour usage routinier et régulé et celle des technologies pour des cas d’urgence ?
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[1] Skinner, B. F. (1953). Science and human behavior. Simon and Schuster